L'Epicerie Caritas, une aide précieuse

Après cinq années passées à la rue de la Borde 3, l’Épicerie Caritas de Lausanne s’est installée à l’avenue du Rond-Point 8 il y a une année : présentation.
Le Centre commercial de la Borde projetant des travaux de rénovation, L’Épicerie Caritas de Lausanne a dû déménager fin 2019. Caritas Vaud est très satisfaite des nouveaux locaux, proches de la gare CFF et de l’arrêt du métro Grancy. Ils sont plus spacieux et plus lumineux et permettent de servir encore mieux les clients grâce à un assortiment plus étoffé.

Pour rappel, les Épiceries Caritas proposent des fruits et des légumes frais, des produits frais, secs et congelés à prix réduits (30% à 50% plus bas que les prix du marché) aux détenteurs de la  CarteCulture (la CarteCulture est délivrée à toute personne au bénéfi ce du subside à l’assurance maladie qui la demande). Elles leur permettent ainsi de faire des économies et de s’alimenter de façon équilibrée et variée grâce à près de 1000 articles référencés. De plus, et c’est très important,  les Épiceries Caritas sont de véritables lieux de mixité sociale, réunissant des personnes en réinsertion professionnelle, des collaborateurs qualifiés et des bénévoles, tous au service des clients. 

Ricardo Rocha, le gérant de l’Épicerie, relève le changement positif engendré par le déménagement. Un quartier plus agréable et des locaux permettant d’accueillir les clients plus sereinement. L’accent est donc mis sur la qualité de l’accueil et du service. La clientèle apprécie, elle aussi, le changement, comme le confirme Abeer, une cliente habituée :
J’aime beaucoup le magasin, il est très lumineux et la vitrine ouverte sur l’extérieur est très agréable. C’est un peu plus loin pour moi, mais je viens en métro. J’ai besoin de venir ici ! Je compare tous les prix avec les autres magasins et, pour les principaux produits, je peux vous dire que les prix sont généralement nettement plus bas ici
Une légère baisse de la fréquentation a été constatée, mais c’est normal, les clients doivent s’habituer. «  On note d’ailleurs un changement de comportement, explique Ricardo.  Les clients viennent moins souvent, mais le montant de leurs achats est supérieur. Pour preuve, le panier moyen par jour est, ici, de 18 francs, alors qu’il était de 12 francs lorsque nous étions installés au sein du Centre commercial de la Borde. »

Fort d’une expérience de vingt ans dans le commerce, Ricardo est entré à l’Épicerie Caritas de Lausanne il y a deux ans. Un peu par hasard : L'entreprise pour laquelle je travaillais depuis cinq ans a fermé, j’ai donc cherché – et trouvé – un emploi dans une grande surface. Toutefois, j’avais envie de plus de qualité de vie, de privilégier la famille et, surtout, de trouver un sens à mon engagement professionnel. Le poste de gérant de l’Épicerie Caritas m’offre le côté humain recherché. C’est tellement enrichissant d’accompagner les personnes qui n’ont pas les mêmes chances que nous. De les aider dans leur chemin, de les voir changer au fil des mois.
Outre la gestion commerciale du point de vente, le principal objectif de Ricardo est de faire en sorte que toutes les personnes travaillant au sein de l’Épicerie dont il assure l’encadrement se sentent bien dans leur environnement professionnel et dans leurs relations avec les autres. « Oui, on est au travail et il doit être bien fait, j’y veille. Mais autant que ce soit dans une atmosphère agréable, autant que chacun y trouve sa place. Même si la personne ne reste que trois mois (durée de la mesure d’insertion), j’ai à cœur qu’elle soit heureuse de sa période passée avec nous. »

La relation avec la clientèle est importante pour tous ceux qui travaillent dans l’Épicerie. Ici, on accueille le client avec le sourire, on lui offre un café et un moment d’échange, s’il le souhaite. Ricardo espère que chacun a reçu un petit plus en venant à l’Épicerie. « On essaie de casser cette diffculté de devoir se justifier de sa situation, par le biais de la CarteCulture, afin de pouvoir fréquenter l’Épicerie. J’ai la responsabilité du magasin, mais je suis là pour accompagner les clients, pas pour les juger. Et ce n’est pas parce que j’ai un salaire que je suis meilleur qu’eux. »

Le sourire, Jackito l’a tous les jours. En troisième année d’apprentissage de gestionnaire de commerce de détail dans l’alimentation, il suit la formation qu’il a toujours voulue. Malheureusement, en sortant de la scolarité obligatoire, il n’a pas trouvé de place et a entamé une autre formation. Mais il ne se plaît pas et la stoppe. Déterminé, il fait une offre spontanée à Caritas Vaud qui lui propose un stage à l’Épicerie de la Borde. « Je me suis donné à fond, je voulais absolument décrocher le job. » Aujourd’hui, il est heureux, les cours se passent très bien et il adore être au service de la clientèle, s’occuper de la commande des marchandises, les étiqueter, les présenter, vérifier les dates de péremption ou tenir la caisse. « Je me donne comme obligation d’être toujours souriant avec les clients, parce qu’il faut donner l’envie aux clients de revenir. »

Luigi, bénévole depuis plus de cinq ans, se plaît beaucoup ici, lui aussi. Bien que retraité, c’est un hyperactif : il vient à l’Épicerie trois matins par semaine, c’est le « boulanger », le spécialiste du four à pain. En plus de veiller régulièrement sur ses petits-enfants, Luigi est un acteur confirmé. Alors, pourquoi du bénévolat ? « Je suis content de faire partie d’une association qui fasse du bien aux personnes en difficulté, d’être partie prenante d’une solution qui les aide. Et, en plus, je me sens bien ici, l’ambiance est excellente. » Une Épicerie Caritas, c’est ça ! Pour les uns, une source de vie, voire de survie, pour les autres, un moyen d’apprendre un métier ou de transmettre ses connaissances et son énergie. Mais, pour tous, le dénominateur commun est de s’enrichir du lien à l’autre.