Jean-Marc, mentor DUO
L'
accompagnement DUO permet d'offrir de l’aide directe aux bénéficiaires, la proximité, mais dans un cadre clair posé par l’institution. « Nous ne sommes pas des tuteurs, on ne peut qu’essayer de les aider à tenir le budget, les inciter et les aider à la responsabilisation personnelle», confie Jean-Marc.
Fils de vignerons, Jean-Marc n’a pas souhaité reprendre le domaine familial, il était plus intéressé par la chimie ou la médecine. Ce seront donc des études de laborantin médical qu’il effectue, mais il gardera toujours du temps pour travailler la vigne. Diplôme en poche, il entre dans une grande entreprise et gravit tous les échelons, occupant successivement plusieurs postes qui lui apportent des expériences enrichissantes et très différentes. En parallèle à sa carrière, il s’engage comme bénévole « pour redonner un peu à la société, ma vie a été assez clémente avec moi » dit-il.
Jean-Marc n’est donc pas un novice en bénévolat lorsqu’il s’inscrit pour devenir mentor DUO. Il est au bénéfice d’une grande d’expérience, ayant déjà beaucoup œuvré dans sa région pour aider des personnes dans la précarité, des familles de sa paroisse ou pour faciliter l’intégration de jeunes migrants.
Le mentorat DUO lui convient bien, il apprécie l’aide directe, la proximité, mais aussi le cadre posé par l’institution. « Nous ne sommes pas des tuteurs, on ne peut qu’essayer de les aider à tenir le budget, les inciter et les aider à la responsabilisation personnelle ».
Un des accompagnements a été particulièrement difficile pour lui, si enthousiaste, volontaire et travailleur. Il a fait beaucoup d’efforts pour encourager la personne, la motiver. Mais ce ne peut se faire qu’en respectant sa motivation de et en lui suggérant les efforts à entreprendre. C’est le souvenir d’une belle progression ; le chemin était ardu, mais quel bonheur lorsque la personne lui a confié « j’ai fait beaucoup de progrès avec vous, je vous en suis très reconnaissante ». Et quelle fierté pour elle de lui prouver ses progrès en lui montrant la place de travail qu’elle avait organisée. « Ce jour-là, je me suis dit que je n’avais pas servi à rien ! » évoque Jean-Marc presque ému.
Bien sûr, il a y eu quelques déceptions, comme ces deux mentorats qui se sont arrêtés sans aucune explication. Pourtant, Jean-Marc avait l’impression d’avoir tissé un lien de confiance solide avec chacun d’eux. Son plus grand regret est de n’avoir reçu aucune explication. Pour l’un des deux mentorats arrêtés, il se doute que c’est parce qu’il connaît la mère de la personne accompagnée. Pour l’autre par contre, il ne voit aucune explication. Peut-être que les longs mois d’accompagnement avaient suffi au jeune homme accompagné !
« J’aurais aimé comprendre pourquoi ça s’est arrêté du jour au lendemain. Mais la principale leçon de ces expériences, c’est que j’ai appris à relativiser et à accepter que l’autre n’a pas le même sens combattif que moi. D’ailleurs, dans ce cas, il est indispensable d’être encore plus à l’écoute. Et puis, il faut aussi admettre que nous ne pouvons pas créer le même lien avec tous. Et c’est là toute la richesse de l’accompagnement ».
Jean-Marc garde donc, on le voit, le positif de chaque accompagnement. Son salaire ? Les petites phrases qui semblent anodines mais qui ont tellement d’importance et de sens, les petites victoires, et le souvenir de chacun des mentorés qu’il a accompagnés plus ou moins longtemps. « Les personnes que j’ai accompagnées ont fait partie de ma vie pendant un temps, comme j’ai fait partie de leur vie. Et ça, c’est gravé en moi ».